PIXIES  Beneath The Eyrie

Parler du dernier album des Pixies est un exercice bien périlleux pour nombre de personnes, dont je fais partie, ayant adoré ce groupe entre la fin des années 80, début 90, avec des albums qui resteront au Panthéon du rock. Autant le dire de suite, les claques prises par les albums mythiques que sont « Surfer Rosa », « Doolittle », « Trompe le Monde » et « Bossanova » ne se reproduiront plus.

Certains le regretteront, mais on ne peut concevoir une suite à ces albums de même niveau, car bon nombre d’années sont passées, marquées par des turbulences ayant provoqué la suspension du groupe, des carrières solos décevantes, puis un retour scénique mitigé, le départ de la bassiste Kim Deal…Cela fait beaucoup pour espérer un retour tonitruant. Et pourtant, le groupe est toujours présent, et essaie d’aller de l’avant en proposant une suite à leur discographie.

Ce 7eme album a été enregistré dans une église désaffectée et a voulu sortir des sentiers battus, mettant une touche de gothique dans leur musique avec des textes assez burlesques (une sorcière amoureuse, un loup garou étrange) voire introspectifs.

 

De manière assez naturelle, on cherche encore l’étincelle de jadis, mais celle-ci n’apparait que très ponctuellement, comme sur « In The Arms Of Mrs Mark Of Cain » et « On Graveyard Hill » pour démarrer cet album. Mais dès le troisième morceau, nos acolytes versent dans une pop de bonne facture au refrain entrainant « Catfish Kate ». La première grimace intervient sur l’insipide « This is My Fate », suivi par un « Ready For Love » de même acabit, aux accents country dans laquelle Joey Santiago se perd. « Silver Bullet » réveille un peu l’auditoire avec ses chœurs féminins et ses quelques breaks électriques. « Long Rider » vaut surtout le détour grâce à une certaine énergie, mais aussi par le chant soutenu par la nouvelle bassiste Paz Lenchantin.

 

Même si celle-ci fait le boulot en cosignant un titre et participe ponctuellement au chant, son « “Los Surfer Muertos” ne me convainc pas entièrement. Seul à me sortir de la torpeur depuis quelques minutes, voilà le très punk « St Nazaire » qui aurait dû se placer plus précocement, grâce aux éructations jouissives de Frank Black (enfin !). L’album s’arrête malheureusement pour moi à ce niveau, les trois derniers titres étant d’un niveau quelconque.

 

Les mauvaises langues diront que les Pixies avaient des factures à payer pour créer ce nouvel album. Je ne le pense pas vraiment, car on sent un certain nouveau souffle qui commence à se dessiner, certes moins surprenant mais que l’on doit surveiller de nouveau.