And Also The Trees  Born Into The Waves

Découvrir un nouvel album d’And Also The Trees est comme rentrer à la maison après un séjour à l’étranger. Le décor est connu, l’odeur du logis reconnaissable et tout le mobilier est à sa place…Non pas que cela dénote une sorte de malaise, mais une irrésistible envie de se mettre dans le canapé pour prendre le temps de souffler et de reprendre ses marques..

J’ai pris une longue inspiration pour me plonger dans ces nouveaux titres, dans mon canapé justement. Il ne me manquait que le cigare en fait sourires. Le nouvel album n’est pas une surprise en soi, mais le plaisir est entier. Dés « Your Guess », le son AATT est estampillé. La voix de Simon ne prend pas une ride et les instruments créent une ambiance feutrée mais aussi lumineuse. Les dix titres s’égrènent tranquillement et je dois reconnaitre encore un très bon cru…

L’absence de surprise ne veut pas dire ennui loin de là. Je retiendrais, en dehors du premier morceau, « The Sleepers » et sa beauté enveloppante, « Bridges » à la basse entêtante et mélodie qui s’envole en apesanteur (qui finira surement comme un classique du groupe), «The Skeing Of Love » avec sa surprenante clarinette..

Le groupe a encore repoussé ses limites en introduisant par moments, cette fois ci encore, des notes étrangères dont le japonisant « Naito Shinjuku » qui sert d’introduction aux concerts.

 

La longévité et le particularisme de ce groupe force le respect. Aucune faute de goût dans leur long parcours permet d’aborder une maturité dont devrait inspirer certaines autres formations à la recherche immédiate du succès et de la gloire. On les a taxés de « trop anglais », de « trop précieux »…Peu importe, ils ont tracé leur route sans calculer et donnant en concert (voir ma chronique du concert de Marseille) le meilleur d’eux-mêmes, une poésie omniprésente salvatrice et envoutante.