Greg Dulli  Random Desire

Greg Dulli n’a pas la reconnaissance artistique qu’il mérite. Ce bonhomme multiplie les bons albums avec tous les groupes auxquels il participe, en l’occurrence The Afghan Whigs dont il est la figure de proue.

Je suis arrivé un peu tard sur la discographie de cet artiste, dont je découvre ces jours-ci l’album solo. Qu’il soit seul ou avec son groupe, je dois avouer que je ne vois pas de différence, tant la qualité musicale et textuelle est encore au rendez-vous, sans parler de la qualité des vidéos.

Greg est un professionnel et visiblement ne laisse rien au hasard, se donnant tous les moyens d’exprimer son art. Multi instrumentiste, voix éraillée mais aussi de crooner, le personnage a plus d’une corde à son arc, navigant entre grunge, rock indé, ballades poignantes imbibées de soul. C’est une synthèse de culture américain à lui tout seul.

Avec « Pantomima », l’album démarre très fort avec ce qui fait l’essence de Greg avec son amplitude vocale, rythme enlevé, guitares stridentes, basse oppressante…On poursuit avec un excellent « Sempre » avec introduction guitare sèche et texte torturé. « Marry Me » est une ballade enveloppante magnifique.  On se réveille vite avec « The Tide » et sa montée en puissance. « Scorpio » tient la distance avec son piano entêtant, avant que « It Falls Apart » fait la part belle à un chant plus intimiste de grand Greg. Mais nous ne sommes pas au bout de ce disque remarquable car la suite est toute aussi imaginative, avec un « A Ghost » que n’aurait pas renié un autre grand artiste comme Nick Cave, un « Lockless » trip hopisant (!!), un « Black Moon » aventureux avec des plages samplées…Greg Dulli sort de ce qu’il sait faire en tentant de nouvelles expériences soniques et il le fait avec talent encore une fois.

 

L’album se termine par « Slow Pan », un morceau lent soigné à la pedal steel…Et rassure sur le fait que l’on est loin de la fin de l’histoire avec cet américain à l’énergie sans fin…Vite la suite !!