New Model Army Between Dog And Wolf

 

J’avoue humblement que j’ai été un grand fan de New Model Army à la fin des années 80, début 90 avec des albums comme « Purity » entres autres…Mon intérêt par la suite a été moins marqué, même si je peux dire que je suis toujours ce combo sincère et particulier, au point de ne rater aucun de leur concert lorsqu’ils passent dans les environs. En live, ils ne m’ont jamais déçu, donnant toujours avec Justin une énergie salvatrice à leurs prestations scéniques. Coté albums, la flamme est toujours là, mais l’originalité moins flagrante. Avec une curiosité non feinte, je découvre ce nouvel album avec intérêt, car il me semble plus abouti que les précédents, rappellent certains aspects musicaux que j’adorais d’eux, ce mélange de rage, d’envolées lyriques et de mélodies imparables.

 

Ce qui saute à la figure à la première écoute, c’est un soin particulier porté au son avec ce coté tribal, des chœurs omniprésents et une richesse des percussions qui charme immédiatement sur « Horsemen », « Did You Make It Safe » ou « Seven Times ». Justin y semble à l’aise, même si sa voix semble un peu en retrait. « I Need More Time » développe une ambiance bien particulière, Justin abaissant le ton pour laisser l’auditeur sur une attente ponctuelle, avant de repartir sur un final basé sur un mélange peu courant de guitare, de synthé et d’harpe. 

 

« Lean Back And Fall » est plus sensiblement proche des anciens titres de NMA, « Stormclouds » également avec ces guitares bien menaçantes, ce qui n’empêche aucunement le groupe d’explorer encore, pour bâtir en finalité un album qui s’écoute avec attention jusqu’au bout, jusqu’à un « Summer Moors » apaisant et un « Ghosts » qui boucle bien les titres précédents, avec une batterie martiale et aussi des accents plus atmosphériques.    

 

On se laisse volontiers envouter par ces titres très denses, tourbillonnants autour d’une base solide. On ne peut pas parler de murissement, mais plutôt de recherche vers de nouveaux horizons « Qasr El Nil Bridge », avec le retour sensible aussi d’instruments moins conventionnels. Une certaine brutalité s’éloigne pour une profondeur qui sied vraiment à ce groupe en perpétuelle évolution. Un grand cru vous dis je.