And Also The Trees Virus Meadow

And Also The Trees est un groupe particulier et Robert Smith ne s'était pas trompé en les invitant pour assurer leur première partie. Virus Meadow est le second volet de la discographie de cette formation qui ira très loin par la suite. Avec un certain recul, on peut considérer cet album comme un 'classique' new-wave aux ingrédients bien définis : voix grave, basse omniprésente, guitare aux arpèges fins et racés, batterie efficace, sans fioritures inutiles. Il apparaît quelque fois des plages de synthé mais sans plus. Mais plusieurs éléments font penser déjà à une carrière autre, lorsqu'on fait attention aux textes (soignés), aux incantations de Simon Jones "Maps In Her Wrists and Arms", aux ruptures de rythmes "Vincent Craine", aux morceaux uniquement musicaux très noirs "The Dwelling Place", et à l'ambiance généralement sombre de cet album. On ne rit pas beaucoup dans cet univers, on vient y chercher du frisson et de la sensation avant tout...Les frères Jones savent composer des mélodies qui restent suspendues en l'air comme des papillons aux motifs flous, voire fantomatiques. On s'imagine volontiers cette musique comme bande son d'un film fantastique, mais jamais loin d'un romantisme désuet par ailleurs. Je me suis demandé très souvent si les membres de ce groupe n'avaient pas fait de musique, que seraient ils devenus ? Ils seraient des artistes, au niveau sculpture ou peinture, autre moyen d'expression qui demandent passion, patience, profondeur de style et vocation exacerbée. On peut regretter la production (très basique) de cet album, mais la puissance intérieure de ce groupe est imposante. Ici, on ne sort pas du larsen à tours de bras, ni soli assommants, ni jeu de batterie linéaire, ni de démonstration de lignes de basse complexes. L'unité musicale est la force première. L'album se termine par un "Virus Meadow" devenu un classique, qui prend toute sa mes