Girls Names  Arms Around A Vision

J’avais quitté Girls Names et son album « The New Life » avec un haussement d’épaule, me disant que ce groupe nord irlandais connaissait bien visiblement tous les tics de la New Wave sombre qui a avaient bercé mon adolescence. En plus clair, j’avais apprécié mais sans être spécialement emballé.

D’où mon agréable surprise à l’écoute de ce dernier album, dans lequel le groupe et en particulier Cathal Cully, son frontman, a observé une mutation, voire une maturation qui force le respect. Alors que l’on pensait The Cure Joy Division et The Smiths, voilà que l’on pense à The Fall, sans doute à cause de timbre et ce ton de voix trainant digne de Mark E Smith, mais aussi à The Wolfhounds. 

Un EP « The Zero Triptych » était déjà annonciateur d’un virage salvateur, avec ce morceau de prés de 11 minutes, avec un sens de la progression marqué et remarquable.

« Arms Around A Vision » propose un son raidi, un chant bien accrocheur, tournoyant au niveau des guitares, des lignes de basses qui font des spirales enivrantes, porté par une batterie juste et sèche…Le tout avec des synthés glaçants comme j’aime ! 

J’ai vraiment du mal à mettre certains morceaux plus hauts que d’autres, tant le résultat est quand même dangereusement bon et ce de manière globale, car que ce soit « Reticence » toutes guitares dehors, « And Artificial Spring » et ses synthés décalés, « Chrome Rose » avec une construction de chanson assez surprenante et les éructations de Cathal, « A Hunger Artist » absolument jouissif, « Malaga » et sa basse rampante, le tendu « Dysmorphia », «Take Out The Hand » aux accents noisy…Le tout se finissant par un majestueux « I Was You » que l’on semble connaitre depuis toujours aux accents Joy Divsionnesque marqués.

Quel album mes amis, construit avec une intelligence rare, avec deux morceaux instrumentaux «Obsession » et « Convalescence » placés pour faire souffler l’auditeur au cours de ce voyage rempli de grisaille mais o combien rejouissant !

 

J’aime être agréablement surpris, et en cette année 2015 plutôt morose et faible au niveau des sorties d’albums valables, Girls Names me sauve la fin de l’année…