Dead Can Dance Anastasis

Sans jouer les intégristes de ce groupe que je suis depuis si longtemps, je dois reconnaitre que les derniers commentaires lus ici et là surtout sur la toile me laisse pantois. Non pas que ce nouvel album des DCD soit une révolution, mais de là à dire que c’est un album en roue libre, un effort solo de Brendan Perry qui a invité pour les cœurs Lisa Gerrard, citer une disparition d’inspiration du duo…Tout ceci me fait dire que les gens ne savent plus apprécier simplement un bon album.

Les « fans » de Dead Can Dance, dont je fais partie, pour cause de créativité originale (mélanger musique ethnique et influences Cold Wave, il fallait oser), étaient contents de retrouver dans l’horizon ces deux australiens au parcours original. Brendan survivait jusque là au prix d’albums moyens non sans mal, tandis que Lisa participait avec plus ou moins de succès à divers projets musicaux.

Alors oui, on peut dire que les huit morceaux présents sur ce nouvel effort semblent promis à des bandes sons de films. Pourquoi pas après tout ?

« Anastasis » signifie en grec « résurrection », la traduction est sans doute un peu présomptueuse au vu des titres, qui s’inscrivent assez directement des derniers titres avant leur disparition discographique. Aucune surprise désagréable ne vient perturber les oreilles, une musique symphonique pure, aux envolées tranquilles de Brendan « Children Of The Sun », une influence orientale bien marquée dés que Lisa s’empare du micro, égale à elle-même dans son langage incompréhensible mais tellement harmonieux « Anabasis », doux et somnolent.

«Agape » est imprégnée de culture orientale, au point que j’ai cru à une reprise d’un standard du genre. « Amnesia » a été le premier titre lâché sur la toile, car plus accessible, est une ballade bien agréable portée par Brendan qui connait ici une apesanteur salutaire. « Kiko » est sans doute un des titres les plus faibles, qui n’apporte pas grand-chose de nouveau avec un tempo trop lent à mon goût et la voix de Lisa qui erre au milieu d’instruments figés. « Opium » semble plus inscrit dans une contemporanéité multiethnique qui me séduit, même si les synthés sont trop présents.

Quant aux derniers titres, je reconnais que « Return Of the She King » sent bon la lande irlandaise, lancinant de magnificence. L’imagination peut vite naviguer avec une bande son pareille… »All In Good Time » clôt cet album comme un atterrissage en douceur.

Quoi dire en finalité ? Le coup pour rien ou la suite d’un nouveau chapitre ? En fait, je me fiche un peu, je ne boude pas mon plaisir à écouter bien fort dans ma voiture cette musique qui fait barrage aux aléas de la route, le sourire béat de me sentir à part, loin de tout, bien haut…