Wire Object 47

Ce curieux titre d'album se traduit par le 47eme "object" discographique sorti depuis le début du groupe. Euh je dois avouer que je suis loin du compte (rires).
2008 est vraiment une bonne cuvée pour moi. Après quelques autres groupes emblématiques qui refont surface (je tairais les noms pour ne pas me faire traiter de vieux), voilà le nouvel album de Wire. Groupe emblématique arty de la vague punk, réinventant la technopop, voila ce groupe qui sait se renouveler de nouveau à l'avant-garde de la musique avec un savant mélange de noise, de pop énervée saupoudrée de sons technoïdes. L'album est très tendu, rapide et concis. Même en ayant perdu Bruce Gilbert, les chansons s'enchainent dans une course effrénée avec un son trafiqué avec génie. Certains parleront de la synthèse parfaite de leurs deux périodes précédentes, moi je dirais qu'ils vont encore et toujours plus loin dans leur démonstration de talent pur. Bien sur, je ne peux pas avoir de recul (encore) mais il faut avouer que j'aime être oppressé avec une telle puissance de son.
"One Of Us" démarre sur les chapeaux de roue avec cette batterie qui part à 100 à l'heure, efficacement accompagnée par la basse bien rampante de Graham Lewis. La guitare suit le mouvement sans sourciller. Colin Newman est en grande forme, avec une voix proche de ce qu'on lui connaissait dans le milieu des années 80... Génial. Le deuxième morceau confirme l'impression que l'on a de voir Wire affiner cette période. "Circomspect" est certes plus calme, mais entêtant. "Mekon Headman" se repose sur un mur de guitare, une basse lourde à souhaits. "Perspex Icon" reprend la cavalcade avec des larsens trouvés on ne sait où... "Four Long Years" est une reussite mélodieuse qui renvoie aux prémices poppy synthétiques, avec une basse ronde et voix en échos... "Hard Currency" est digne d'un morceau de Massive Attack mais par Wire, l'oppression est jouissive. Plaqué par un rythme endiablé et des guitares agressives, on se demande bien comment on va sortir de cet album ! "Patient Flees" est faussement calme, avec un son de guitare ample puis distordu.
"Are you Ready" serait un single tout trouvé, avec ces éclairs de guitare et une qualité pop au dessus de la moyenne, j'y remarque également le jeu efficace et sans fioritures de Robert Gotobed à la batterie qui donne à l'ensemble une mélodie extraordinaire. "All fours" clot cet album par des distorsions intenses et un rythme d'enfer.
Wire a toujours été à part et le restera pour longtemps, car ils ont encore une bonne longueur d'avance sur leurs poursuivants (y en a-t-il encore ? Rires)
On peut traiter cette musique d'hermétique, voire d'inquiétante, mais je crois que la musique de ce groupe est savamment calculée pour notre plus grand bonheur.
Et dire que je m'inquiétais...