Wire Paris [La Maroquinerie] - samedi 27 septembre 2008

Je sais pertinemment que ce concert risque d'être chroniqué par d'autres membres du site. En effet, ce concert fut l'occasion de rencontrer avant, pendant et après certaines figures emblématiques de XSilence, pour ma plus grande joie. Il faut dire que j'attendais de voir ce groupe mythique depuis 22 ans ! Mon écoute de Wire n'a pas été très logique : découvert en 85/86, j'ai beaucoup aimé la période technoïde de cette formation au travers de The Ideal Copy ou A Bell Is A Cup, puis lâché jusqu'à "Send" et confirmé avec le dernier album. Entre temps, j'ai bien écouté les premiers albums mythiques qui ont marqué l'histoire de la musique punk (ex "Pink Flag"). Ayant eu vent de leur prestations scéniques assez arty, vouées à l'expérimentation et sans aucune concession aucune (le dos au public), j'avais un petit peu peur, sachant Colin Newman loin d'être totalement assagi. C'est pour cela que l'on apprécie (ou pas) ce personnage, compte tenu également de l'énergie de ses acolytes historiques : le puissant Graham Lewis à la basse et le fin Robert Gotobed à la batterie.
Mais nous y voilà en ce samedi 27 septembre 2008, à la Maroquinerie à Paris, mon souhait va se réaliser. Appréciant l'absence de première partie, nos trois protagonistes arrivent sur scène, accompagnés par Margaret Fiedler Mc Ginnis comme seconde guitariste. Je retiens mon souffle et je ne suis pas le seul face à un monument de la musique, ayant participé activement à la vague punk, réinventée la technopop et plongé dans l'expérimentation bruitiste depuis mais en conservant une certaine idée de la mélodie. Colin semble détendu, content d'être là et attaque avec une série de morceaux issus de "Send" et les ep que je recommande à tous "Read And Burn". Personne ne bouge, car il me semble que le public est hypnotisé, voire respectueux de ces artistes qui jouent leurs mélodies plus vite que sur disques... Pas de gras ! ai-je dit à un de nous d'ici (il se reconnaitra ! rires). En effet, les morceaux sont joué forts, mais sans plus, mais sont stoppés nets lorsqu'il le faut. Quant arrivent certains morceaux issus du dernier album "Object 47" comme "Perplex Icon" je suis frappé par la justesse des musiciens, même si la basse est un peu trop enveloppante. Robert Gotobed est très loin de celui dont on m'avait dit qu'il jouait comme une boite à rythmes ! Son jeu est juste, concentré et millimetré. Graham Lewis en impose par son jeu de basse particulier. Son chant d'appui est à la hauteur des morceaux choisis, et ses chœurs sont un vrai bonheur. Colin Newman est "le boss" dans toute sa splendeur, accrochant à sa guitare des accords incisifs et chantant sans peine avec cette voix à part... Il s'aide peut être en lisant quelques paroles, mais reprend vite ses déplacements pour s'envouter lui-même. Quant à la petite nouvelle, Margaret Mc Ginnis, même en retrait physiquement, elle porte à bout de bras une rythmique de plomb. Ce concert va à l'essentiel en l'absence de claviers ou tout autre instrument supplémentaire. Les guitares sont à l'honneur. Nous aurons droit à deux rappels dont un "Pink Flag" dantesque et un "12XU" qui défouleront enfin certains... 1h15 de bonheur qui seront passés bien trop vite ! Que dire de plus ? Ah oui, la rencontre de Malka Spiegel (la femme de Colin) avec certains membres d'XS a donné lieu à une nouvelle importante : le prochain Githead (l'autre groupe du frontman de Wire) est en préparation...