The Cure Concert Vieilles Charrue Juillet 2012

Comment commenter un concert de The Cure ?

C’est un exercice pour moi assez périlleux, compte tenu que les concerts de Cure ont rythmé ma vie depuis 1986. C’est en effet le groupe que j’ai le plus vu en live, vieillissant donc avec eux (qui a dit comme le bon vin ?).

Placé au milieu d’un périple familial en camping car en juillet, ce concert a pour nous (ma Sophie et moi) une saveur particulière, notre petit moment à nous, au milieu d’une foule assez déroutante, souvent alcoolisée, délirante (avec des déguisements originaux) et dans l’attente d’une performance d’un groupe mythique.

La performance fut au rendez vous, sur la qualité du concert avec un son très bien réglé, mais aussi sur la longueur, avec trois heures de musique marquée par un mélange de toutes les périodes de la longue carrière de Robert et de ses acolytes. Chaque tranche d’âge en a eu pour ses oreilles (et son argent rires) avec une interprétation particulièrement soignée, une joie perceptible et une énergie surprenante. Il est évident que nos préférences ont été dirigées sur tous les morceaux datant d’avant 1989 et l’album devenu référence « Disintegration » dont sera tiré plusieurs titres, mais la découverte d’autres titres plus obscurs pour nous des albums plus récents fut un moment de pur bonheur.

Seul rescapé des moutures anciennes du groupe Simon Gallup s’en donne à cœur joie avec sa basse tonitruante, reléguant parfois le reste du groupe loin derrière malgré un jeu de batterie métronomique et efficace, des synthés bien placés, et la surprise de constater à la guitare un nouveau venu ayant joué avec David Bowie.

Je me risque à penser que le duo Gallup / Smith est devenu inamovible du groupe, une complémentarité extrême entre la noirceur mélancolique de Robert et le professionnalisme joyeux de Simon.

Quel plaisir extrême de voir ce groupe aux succès musicaux devenus intemporels avec « Forest », « Boys Don’t Cry », « Fascination Street » entrainer un public qui parfois n’était même pas né lors de la création de ces morceaux. Ces succès n’ont visiblement pas trop de prise sur Robert Smith, alliant un regard parfois enfantin, une attitude d’ado incompris d’un coté et une soif du juste son et un doigté de guitariste hors pair de l’autre. Quant à la voix, elle ne bouge pas, ne faiblit pas, et atteint toujours la corde sensible. Que demander de mieux donc ? Je ne vois pas. Nous avons passé un moment merveilleux et au regard de ceux qui ne se sont pas effondrés à terre à cause d’excès en tout genre, le public était ravi. Les journaux locaux firent également de bons commentaires…