Comment ne pas réserver sa place pour des personnes de notre génération, quand on propose dans la même soirée et d’affilée The Stranglers, Depeche Mode et Simple Minds ?

C’est un rêve éveillé, que l’on pouvait espérer dans le milieu des années 80, et qui se réalise en 2018 à Aix les Bains au festival Musilac. Nous voilà donc parti avec ma compagne, une fois les enfants et les animaux placés, pour Aix les Bains, lieu de villégiature reconnue, mais aussi donc le cadre d’un festival de musique très bien organisé...Aprés une nuit sur un parking de supermarché (dans notre camping car), aprés une baignade sympathique dans le lac du Bourget, nous avons aimé nous présenter à ce festival bon enfant malgré le nombre de spectateurs présents (je pense plus de 35 000). Nous sommes le 12 juillet et une certaine chaleur règne. Celle ci ne va pas redescendre au regard de cette programmation inédite (euh je crois).

L’ambiance est bon enfant, l’organisation est sans faille, même si nous avons pas trop compris le système de paiement des nombreux sites de restauration très diversifiés !

Nous nous amassons au bout de la zone du Festival, faisant face à deux scènes ( ?! ), qui alterneront donc le passage des artistes. En effet à droite The Stranglers, à gauche Depeche Mode, avant de revenir à droite pour Simple Minds...Le tout minuté ! (adieu les attentes infernales)

The Stranglers investissent la scène comme de vieux roublards, JJ Burnel et ses comparses ont l’oeil vif, contents d’être présents. Leur set d’environ 1h alterne entre morceaux actuels et morceaux plus anciens. C’est carré, puissant. Les changements de personnel du groupe au long de sa longue carrière (debut en 1974 je crois) n’a pas alteré leur rock félin (oui je sais elle est facile).

Le public assez quinquagénaire réagit surtout aux vieux morceaux qui remuent comme le rugissant « Peaches » et sa basse vrombissante, le virevoltant « Walk On By » et son synthé completement fou, ou encore l’entrainant « All Day And All Night », sans oublier un « No More Heroes » plein de verve. Le sommet de ce concert sera bien évidemment le célébrissime « Always The Sun » qui ne prend pas une ride...La soirée commence bien !

La tension monte vite pour Depeche Mode et la sensation de vivre un concert exceptionnel est vite présente dès un «  Going Backwards » habité par un David Gahan dont l’energie est troublante. Là également, les anciens morceaux remportent une unanimité générale que ce soit « Precious », « World In My Eyes »...Avec une mention spéciale à Martin Gore et son « Somebody » touchant. Les titres s’enchainent sans faiblir avec un « Everything Counts «  comme aux premiers jours, un « Personnal Jesus » démoniaque, «Never let Me Down Again » de bonne facture. Le rappel nous achevera pour notre plus grand plaisir avec un sublime « Enjoy The Silence » et un inoxydable « Just Can’t Get Enough »...Depeche Mode est en mode Patron pour un concert de deux heures, que l’on aurait aimé qu’il dure encore et encore !

Simple Minds qui suit a la lourde charge de reprendre le flambeau, alors que le public est un petit peu moindre. Qu’importe, le duo Jim Kerr et Charles Burchill sont entouré d’une tribu qui les pousse à donner un souffle à leur set.

En ouverture « The Signal And The Noise » issu du dernier (et bon) album ouvre le bal de manière enjoué suivi de prés par un « Waterfront » qui fait toujours mouche...Une mention spéciale est réservé pour « Mandela Day » pour son universalité, et le trio incontournables de tubes toujours bien orchestré que sont « Don’t You Forget About Me », « Alive And Kicking » et « Sanctify Yourself » achève ce concert un peu court à notre goût...Toujours bien en forme sur scène, les Simple Minds n’ont pas encore tout dit visiblement…

Il est tard, et aprés 4 heures de concert, le confort de notre camping car n’est pas de refus pour reprendre un peu notre souffle, et ainsi aborder une nuit bien méritée qui restera dans nos mémoires longtemps...Merci Musilac !