LLYOD COLE  9 novembre 2019 Istres L'Usine

La patience est une vertu qui fait oublier le nombre des années. Je ne compte plus celles qui séparent ma découverte de Lloyd Cole (And The Commotions à l’époque) de celle de mon premier concert pour le voir, enfin, en vrai.

Cet évènement a eu lieu à Istres, dans une salle appelée l’Usine, samedi 9 novembre dernier. Loin d’un concert classique, nous avons eu droit à Llyod en solo à la guitare, unplugged comme diraient certains, pour la première partie de sa prestation, accompagné de son guitariste Neil Clark, pour l’épauler et étoffer le son pour la seconde partie.

 

On reconnait aisément à certains le statut particulier de « Grand Bonhomme », du fait d’une certaine prestance ou originalité. Pour moi, Llyod Cole fait partie de ceux-ci, au regard de sa carrière, de sa qualité d’écriture, de la qualité de ses compositions, mais aussi de son humour décalé so British, de sa simplicité et de sa sincérité. 

 

Oui, il est tout cela à la fois, pouvant capter seul grâce à sa voix unique et intemporelle un auditoire sagement assis. Oui, assis…et conquis d’avance. Un auditoire qui a vieilli avec lui, ce qu’il remarquera avec un grand sourire. La sobriété a prédominé pour ce concert, pas d’artifice, un décor sobre autour de lui, 4 guitares, un chevalet (des fois qu’il oublie son texte, ce qui n’arrivera pas bien sûr), quelques bouteilles d’eau, mais aussi quelques mouchoirs car le Monsieur est enrhumé.

Le plus amusant est que c’est lui qui nous a « enrhumé » avec plaisir et qualité de titres autant récents qu’anciens, étant assez équilibré entre plusieurs périodes. J’ai particulièrement apprécié que l’album « Contrasts » de 2013 soit bien représenté avec un excellent « Kids Today » entre autres.

 

Moins convaincu par le dernier album « Guesswork », avec ce côté électro un peu trop clinique, les compositions live ont pris par contre une profondeur salutaire et poignante, avec un remarquable « Violins » ou un « The Afterlife » tout en retenue et breaks bien travaillés.

Il est évident que certains avaient des fourmis dans les jambes, lorsque les anciens morceaux ont pointé leur nez, avec « Lost Week End » ou « Perfect Skin »…Quelques paroles fortes ont fusé dans le public, il y avait de la satisfaction dans la salle devant cet artiste qui n’a jamais lâché la cadence, qui vit ses paroles comme s’il les avait écrites la veille.

 

Quoi dire du rappel, incluant « No Blue Skies » et « Forest Fire » ? Rien, sinon que Llyod Cole sait comment finir ses prestations avec classe et distinction. Chapeau l’artiste.

 

Je parlais de Grand Bonhomme en début de chronique. Mes voisins disaient qu’il avait plutôt l’allure d’un Grand Seigneur. Après cette soirée mémorable, je suis assez de leur avis. Il pourra rejoindre un Panthéon dans lequel figurent Lou Reed ou Leonard Cohen.

Mais il a encore des choses à dire, et je pense qu’il nous réserve des compositions dont il a le secret…