And Also The Trees Paris [La Maroquinerie] - samedi 24 novembre 2007

 Après les avoir vu en 1991 à Nice et en 1996 à Avignon avec des souvenirs impérissables, je me devais de profiter de leur tournée de 2007 pour me rendre compte de l'évolution de ce groupe mythique. En effet, les deux précédents concerts pré cités avaient été assez différents l'un par rapport à l'autre, et leurs (doux) virages discographiques depuis m'interpellaient. De plus, j'y retrouvais quelqu'un de bien connu dans ce site et un autre ami de longue date. L'ambiance d'avant concert était très feutrée, calme et sereine, chacun goûtant une joie immense d'être présent, pour un concert hors des sentiers battus. L'écoute du dernier album, revenant aux sonorités originelles de ce combo, en avait rassuré plus d'un. Passant allègrement sur la première partie, l'entrée en scène des membres d'And Also The Trees fit passer un doux frissons dans le public...Ce qui m'a frappé et qui m'a poursuivi tout le concert, c'est le jeu du bassiste Ian Jenkins, qui passa allégrement de sa contrebasse électrique à sa basse classique en virevoltant tout du long...Par contre, Simon s'excusa en cours de concert pour sa voix qui était en retrait, se cachant derrière un phrasé plus qu'un chanté... On a retrouvé aussi le son de guitare particulier de son frère, très à l'aise, et je dois souligner le jeu juste à la batterie de Paul Hill, très influencé par des rythmes divers (on sent du jazz derrière)... Que dire de la jolie fille aux synthés ? Il est dur de se faire une personnalité avec de tels artistes à coté mais bon...Je ne peux vous détailler tous les ressentis de chaque morceau de la setlist, mais celle-ci fut somme toute classique avec des débuts mi tempo comprenant surtout les nouvelles compositions avec la contrebasse bien en avant "Domed", puis l'alternance vint avec des classiques du groupe accueillis chaleureusement " Gone Like The Swallows"...Tous les regards étaient hypnotisés vers la scène, non pas attirés par le jeu de lumière (minimum syndical) mais par cette maîtrise que dégage ce groupe... maîtrise d'un univers sombre certes, mais aussi par les montées de tension qu'ils savent orchestrer, comme sur "A Room Lives In Lucy" ou "Virus Meadow".Ce concert est très marqué par deux périodes du groupe : la première (des années 80) et le dernière, comme pour montrer que leur musique est une suite logique. Les influences américaines sont digérées... Tout le monde a attendu pendant un bon moment que le groupe revienne encore tant le plaisir fut intense. And Also The Trees occupe une place particulière dans l'univers musical et y restera sans doute encore longtemps. On sent que le groupe est loin d'avoir fini d'explorer son univers, car l'entente entre les membres est visible et sensible. Ce groupe est comme le bon vin...